L’odeur de la Guerre

Julie Duval, comédienne, auteure et boxeuse, nous livre un seul en scène bouleversant ! 

Après avoir triomphé au festival d'Avignon cet été, ce spectacle drôle haletant, porte haut la voix d'une jeune femme d'aujourd'hui.
Julie Duval est renversante.  Bien plus qu’un récit, son spectacle est une traversée dans le monde sans pitié des sentiments mal exprimés, des révoltes mal comprises et des agressions physiques dites accidentelles.
Tout ici sent l’odeur de la guerre.

Dans L’odeur de la guerre, on suit l’histoire de Jeanne qui naît dans une famille où le manque de communication va impacter cruellement son développement. Julie, la comédienne, seule en scène, traverse ces premières années de vie en incarnant Jeanne mais aussi tour à tour les membres de cette famille : le père qui, dès le plus jeune âge de sa fille, la fait boxer en essayant fermement de la préparer à la dureté de la vie, tentant de lui enseigner que la vie est un combat et qu’elle ne devra jamais baisser sa garde ; la mère, qui essaye de maintenir ses filles dans un écrin solidement fermé et coupé du reste du monde pour les préserver de la violence et de l'insécurité de la vie à l’extérieur ; la petite sœur, enfin, qui cherchera la place qui doit être la sienne dans cette famille qui se construit instinctivement autour de Jeanne, la fille aînée.

Dans cette famille où l’amour règne mais où les mots manquent, nous suivrons le chemin de Jeanne, livrée à elle-même dans son parcours de vie, ses interrogations, les découvertes de l’adolescence, la rencontre avec les autres, les premières règles, la découverte de son corps et de sa féminité, de son désir et de sa sexualité. Comme beaucoup de jeunes filles et de jeunes garçons, Jeanne finira par se perdre dans la brutalité de ces années, par manque d'éducation, de guide et de paroles, jusqu’à s’engluer dans la violence et l’incapacité à grandir et à rêver son avenir. Ce sera finalement la rencontre de la boxe thaïlandaise qui lui permettra d’être libre et de s’approprier enfin son corps. Ce chemin de vie est finement décortiqué et mis en valeur par la langue du texte, écrit par Julie elle-même et dont le concret et la puissance des mots choisis révèlent le cœur même de chaque situation. Il y a peu de monologues dans L’Odeur de la guerre, c’est une écriture droite et percutante, qui nous rappelle la boxe mais aussi la violence du monde dans lequel Jeanne a évolué. De la même manière, la scénographie est sobre et efficace, un sac de frappe pendu en fond de scène est notre seul élément de décor. Julie est donc notre outil le plus précieux pour raconter chaque mouvement de cette histoire. Pour incarner les différents protagonistes, elle ne se sert que de son corps et de sa voix. Elle porte la même tenue du début à la fin du spectacle, une tenue de sport noire qui lui permet une grande liberté de mouvements dans les parties boxées et chorégraphiées. Elle est pieds nus et porte des bandes de boxe aux mains ou des gants de boxe quand elle fait face au sac de frappe.

C’était pour nous une vraie volonté de mettre le corps de Julie au centre de notre travail et de chercher organiquement tout ce qui était capable de nous faire vivre au cœur de ce récit. Tout le reste de la mise en scène viendra épouser cela. Il nous semble également que la simplicité de la scénographie laisse l’espace nécessaire pour faire naître l’imaginaire du spectateur et rendre cette histoire profondément universelle. Bien sûr, le travail de création sonore et de lumière vient enrichir l’écriture et le jeu de Julie et aide le spectateur à se glisser dans les différents moments de la vie de Jeanne.

Ce dispositif, assez simple, nous permet aussi de jouer cette histoire n’importe où. L'Odeur de la guerre a été pensé pour être joué aussi bien sur une scène de théâtre que dans un gymnase, dans une salle de boxe ou dans une cour de récré. Cette histoire est intime et universelle. Notre mise en scène vient épouser en permanence ces deux mots.

DISTRIBUTION

De et avec Julie Duval  
Mise en scène Juliette Bayi et Élodie Menant 
Collaboration dramaturgie Juliette Bayi et Élodie Menant 
Création Lumières Thomas Cottereau
Compositeurs Rodolphe Dubreuil et Rob Adans  

PRODUCTION

Scala Productions & Tournées

Création juillet 2023