Le Petit Chaperon Louche prend ses racines dans la célèbre histoire du Petit Chaperon Rouge, issu de la tradition populaire, mise en conte par Charles Perrault, puis par les frères Grimm, maîtres des légendes. Dès leur rencontre, les protagonistes de notre adaptation vont prendre leur liberté vis-à-vis du conte, se détacher de nos attentes et nous livrer leur propre version de leur histoire. Une version différente.
Cette fable malicieuse nous dépeint la rencontre amoureuse entre Charlotte, une jeune ingénue et Loupchik, un jeune vagabond réfugié dans un bois. Si le conte original invite l’enfant et ses parents à la prudence vis à vis de l’inconnu ou de l’étranger, notre Chaperon Louche, lui, les invite plutôt à la nuance, à la tolérance et sans doute encore plus à la curiosité... Le « loup-migrant » que nous présentons ici avec ses pattes déchirées, sa coiffure de travers et ses espiègleries a plus l’allure d’un Gavroche des temps modernes qui trimbale dans sa valise la nostalgie de son pays, que celle d’un prédateur caché derrière son arbre.
Le Petit Chaperon Louche plaide le droit à la différence, à la rencontre. Cette allégorie espère honorer à sa façon les privilèges de l’enfance. À cet endroit du conte, le Petit Chaperon Louche n’exprime aucune crainte vis-à-vis de ce loup vagabond et nous permet d’imaginer autre chose que ce que la « peur de l’Autre » génère habituellement en méfiance ou en fantasmes.
Auteur et mise en scène : SARKIS TCHEUMLEKDJIAN
Avec Serge ALAYA, Mégane COTTIN, Claude LEPRETRE